Adoption du Projet de loi 19 : Un pas dans la bonne direction pour protéger la jeunesse au travail
PARTAGER L'ARTICLE
06.06.2023
TRAVAIL DES ENFANTS
Adoption du Projet de loi 19 : Un pas dans la bonne direction pour protéger la jeunesse au travail
Montréal, le 6 juin 2023 – Force Jeunesse, un des seuls groupes jeunes ayant été invités à comparaître en commission parlementaire sur le projet de loi n° 19, Loi sur l’encadrement du travail des enfants, accueille favorablement son adoption, malgré quelques réserves concernant la formation et l’encadrement ainsi que les milieux de travail à risque.
Selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), environ 11 500 personnes de 24 ans et moins se blessent au travail chaque année, ce qui équivaut à une trentaine de jeunes par jour. Chez les 14 ans et moins, on compte 7 fois plus d’accidents de travail qu’en 2017. Le projet de loi 19 arrive donc à point pour venir adresser cet enjeu.
Toutefois, pour Force Jeunesse, le gouvernement aurait pu profiter de ce projet de loi pour inclure des mesures afin d’assurer une surveillance rigoureuse et d’accroître l’offre de formation. En effet, la surveillance de l’application de la loi est primordiale pour en garantir le respect, alors que la formation est essentielle pour que les jeunes puissent bien reconnaître les risques auxquels ils pourraient être confrontés et améliorer leurs connaissances quant à leurs droits au travail.
Enfin, pour Force Jeunesse, il aurait été souhaitable de restreindre l’accès aux moins de 18 ans à des milieux de travail à risques plus élevés comme les agences de placement où les jeunes sont déjà surreprésentés en termes de lésions professionnelles.
Citation
« Nous saluons l’adoption du projet de loi 19, qui est crucial pour assurer le développement, la santé et la sécurité de la jeunesse. En effet, le travail des enfants ne peut pas être la solution à la pénurie de main-d’oeuvre; la protection des jeunes au travail doit être la priorité. Pour les encadrer adéquatement, le projet de loi aurait donc pu inclure des balises quant à la surveillance et la formation. », rappelle Lauriane Déry, présidente de Force Jeunesse.
À propos de Force Jeunesse
Dans une perspective d’équité intergénérationnelle, Force Jeunesse défend les droits et les intérêts de la jeunesse du Québec dans l’élaboration des politiques publiques. De manière non partisane, Force Jeunesse fait la promotion de la place des jeunes dans les sphères décisionnelles, catalyse les forces du milieu de la jeunesse et crée des espaces d’échanges pour la relève.
-30-
Source : Force Jeunesse
Informations :
Simon Leblanc
438 870-3427
communications@forcejeunesse.qc.ca
Projet de loi 19 : Force Jeunesse veut protéger la jeunesse des accidents de travail
PARTAGER L'ARTICLE
19.04.2023
TRAVAIL DES ENFANTS
Projet de loi 19 : Force Jeunesse veut protéger la jeunesse des accidents de travail
Montréal, le 19 avril 2023 – Force Jeunesse, un des seuls groupes jeunes ayant été invités à comparaître en commission parlementaire sur le projet de loi n° 19, Loi sur l’encadrement du travail des enfants, appuie les dispositions qui y sont proposées par le ministre du Travail, Jean Boulet, mais estime que des gains importants restent à faire pour protéger adéquatement les jeunes au travail. C’est dans cette perspective que l’organisation fera part de ses recommandations aujourd’hui à la Commission de l’économie et du travail.
Près de 30 jeunes se blessent au travail chaque jour
Le projet de loi 19 arrive à point alors que selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), environ 11 500 personnes de 24 ans et moins se blessent au travail chaque année, ce qui équivaut à une trentaine de jeunes par jour. Chez les 14 ans et moins, on compte 7 fois plus d’accidents de travail qu’en 2017. Selon ce même rapport, le nombre de lésions professionnelles chez les 24 ans et moins est en hausse de près de 13% depuis 2016. Pour Force Jeunesse, il est donc indispensable que le projet de loi 19 soit appliqué dans le plus de milieux possible et que des dispositions supplémentaires soient ajoutées pour rendre les lieux de travail plus sécuritaires.
Plus de surveillance et de formation
Force Jeunesse estime que pour encadrer convenablement le travail des enfants, il est impératif d’assurer une surveillance rigoureuse et d’accroitre l’offre de formation. La surveillance de l’application de la loi est primordiale pour en garantir le respect, alors que la formation est essentielle pour que les jeunes puissent bien reconnaître les risques auxquels ils pourraient être confrontés et améliorer leurs connaissances quant à leurs droits au travail.
« Pour encadrer le travail des jeunes, ça prend de la surveillance, de la formation et des jeunes au cœur des décisions. Le manque de balises claires peut avoir des répercussions graves dans la vie des jeunes et avoir des conséquences notables sur l’ensemble de leur trajectoire professionnelle », poursuit M. Telles.
Gare aux exceptions
Force Jeunesse tient à rappeler que l’objectif du projet de loi doit être d’assurer que le travail effectué par un enfant ne nuise pas à son développement, sa santé ou sa sécurité. C’est dans cette perspective que les exemptions doivent être limitées au maximum. D’autre part, il serait souhaitable de restreindre l’accès aux moins de 18 ans à des milieux de travail à risques plus élevés comme les agences de placement où les jeunes sont déjà surreprésentés en termes de lésions professionnelles.
« Le projet de loi 19 est d’une importance cruciale pour assurer le développement, la santé et la sécurité de la jeunesse. Ne perdons pas de vue que la priorité n’est pas la pénurie de main-d’œuvre, mais bien la protection des jeunes. Chaque jour, c’est près de 30 jeunes au Québec qui se blessent au travail. Un blessé, c’est un de trop », soutient Simon Telles, président de Force Jeunesse.
À propos de Force Jeunesse
Dans une perspective d’équité intergénérationnelle, Force Jeunesse défend les droits et les intérêts de la jeunesse du Québec dans l’élaboration des politiques publiques. De manière non partisane, Force Jeunesse fait la promotion de la place des jeunes dans les sphères décisionnelles, catalyse les forces du milieu de la jeunesse et crée des espaces d’échanges pour la relève.
-30-
Source : Force Jeunesse
Informations :
Simon Leblanc
438 870-3427
communications@forcejeunesse.qc.ca
Santé mentale : L’inaction coûterait 18 milliards $ par année au Québec
PARTAGER L'ARTICLE
24.08.2022
SANTÉ MENTALE
Santé mentaleL’inaction coûterait 18 milliards $ par année au Québec
Montréal, le 24 août 2022 – Force Jeunesse dévoile publiquement les résultats de sa recherche Pour un accès universel à la psychothérapie, qui recommande la mise en place d’une couverture universelle aux soins de psychothérapie alors qu’elle chiffre à 18 milliards $ le coût de l’inaction en matière de santé mentale pour le Québec.
« Le statu quo en santé mentale n’est plus acceptable et des solutions existent. Notre recherche démontre qu’un accès universel aux soins de psychothérapie est à la fois un choix sain pour la population et les finances du Québec. Ce que ça prend, c’est un leadership politique fort et la jeunesse s’attend à ce que la santé mentale se retrouve au cœur de la campagne électorale. Il faut que le prochain gouvernement en fasse une priorité, au même titre que les autres enjeux de santé. », déclare Simon Telles, président de Force Jeunesse.
Les grands constats de la recherche de Force Jeunesse
- Une couverture universelle en soins de psychothérapie est possible, réaliste et souhaitable en termes de coût pour les finances publiques.
- Il est estimé que l’inaction en matière de santé mentale coûterait 18 milliards $ par an au Québec.
- Le défi principal ne relève pas de la capacité financière du Québec d’investir dans un tel programme. C’est d’abord et avant tout un enjeu de main-d’œuvre et de gestion des ressources.
- Le gouvernement peut et doit prendre action rapidement pour paver la voie vers une couverture universelle et favoriser l’accès aux soins de psychothérapie. Cela passe notamment par :
- favoriser l’accès à la profession ;
- favoriser l’attraction et la rétention de professionnels ;
- améliorer l’accès aux soins de psychothérapie en région ;
- mettre en place des services de première ligne intégrés ;
- améliorer la prévention et l’indemnisation au travail;
- investir davantage en prévention et en sensibilisation.
- Il est essentiel d’inclure des experts et des patients dans l’élaboration des solutions afin que les mesures mises en place répondent adéquatement aux besoins de la population.
Bien que les 18-34 ans soient le groupe le plus atteint de troubles psychologiques au Québec, la santé mentale n’a pas d’âge et l’accès à des soins varie d’une personne à l’autre, souvent selon le régime d’assurance, le statut d’emploi et les conditions de travail.
C’est dans une perspective de réduire les inégalités d’accès à ces services essentiels que Force Jeunesse a réalisé cette recherche, en collaboration avec plus d’une dizaine d’experts et la firme PBI Conseillers en actuariat ltée. La recherche permet d’évaluer les investissements qui seraient requis pour déployer une couverture universelle et de dresser un portrait des solutions envisageables à court terme pour répondre plus adéquatement aux besoins des Québécoises et Québécois.
Pour consulter les faits saillants de la recherche, cliquez ici.
À propos de Force Jeunesse
Dans une perspective d’équité intergénérationnelle, Force Jeunesse défend les droits et les intérêts de la jeunesse du Québec dans l’élaboration des politiques publiques. De manière non partisane, Force Jeunesse fait la promotion de la place des jeunes dans les sphères décisionnelles, catalyse les forces du milieu de la jeunesse et crée des espaces d’échanges pour la relève.
-30-
SOURCE: Force Jeunesse
INFORMATIONS
Josiane Bélanger-Riendeau, TACT
jbriendeau@tactconseil.ca
(450) 858-3987
Une relance jeune, verte et inclusive, mais les transferts en santé encore dans la salle d’attente
PARTAGER L'ARTICLE
20.04.2021
BUDGET FÉDÉRAL 2021-2022
Une relance jeune, verte et inclusive, mais les transferts en santé encore dans la salle d’attente
Montréal, le 19 avril 2021 – Force Jeunesse se réjouit de la place faite aux jeunes, notamment pour la communauté étudiante et pour les personnes issues de la diversité, dans le budget du Canada 2021-2022. Par ailleurs, l’organisation, qui milite depuis plus de 20 ans pour l’équité intergénérationnelle, félicite le gouvernement pour ses investissements dans des enjeux qui préoccupent la jeunesse, comme l’environnement et la santé mentale. Toutefois, l’absence d’augmentation des transferts en santé demeure inquiétante.
Une relance qui fait place aux jeunes
Force Jeunesse accueille favorablement l’investissement de 5,7 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour aider les jeunes Canadiens et Canadiennes à poursuivre et à terminer leurs études ainsi qu’à entrer sur le marché du travail. Nous soulignons particulièrement les mesures d’allègement de la dette étudiante présentées dans ce budget, de même que la création de 215 000 nouvelles possibilités d’emplois et d’acquisition de compétences professionnelles, ainsi que le projet d’établir un salaire minimum fédéral de 15$ de l’heure.
Des mesures holistiques pour la santé mentale, mais des transferts en santé toujours insuffisants
Pour 2021-2022, le montant du transfert canadien en matière de santé reste sensiblement le même que celui de l’année dernière, s’élevant à 47,1 milliards de dollars, incluant un supplément ponctuel. Malheureusement, ce montant va à l’encontre des demandes faites conjointement par les provinces d’augmenter ces transferts de 22 à 35 %. Nous déplorons en effet que le gouvernement fédéral n’ait pas décidé d’augmenter les transferts en santé cette année, puisqu’il s’agit d’une des façons concrètes d’assurer la pérennité du système de santé québécois. Il est d’ailleurs nécessaire qu’une réflexion d’envergure soit initiée pour réfléchir sur le long terme le financement des systèmes de santé des provinces.
Toutefois, nous nous réjouissons des 257 millions de dollars alloués à la santé mentale, dont 100 millions de dollars sur trois ans pour soutenir les interventions en santé mentale auprès des populations les plus gravement touchées par la COVID-19, y compris les jeunes. Nous saluons également la décision du gouvernement fédéral d’investir très largement dans des mesures visant à bonifier des facteurs sociaux et économiques qui ont des répercussions sur la santé mentale, comme l’emploi, l’éducation et l’inclusion sociale.
L’environnement au coeur de la relance fédérale
Force Jeunesse se réjouit de constater qu’une des plus grandes préoccupations de la jeunesse, la lutte contre le réchauffement climatique, a une place importante dans le budget fédéral 2021-2022, avec notamment les investissements suivants:
- 5 milliards de dollars sur sept ans pour des projets qui contribueront à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs de l’économie canadienne;
- 1 milliard pour des projets de technologies propres;
- Réduire de 50 % les taux d’imposition générale des sociétés et des petites entreprises qui fabriquent des technologies à zéro émission;
- L’émission des obligations vertes fédérales, avec une cible d’émission de 5 milliards de dollars pour 2021-2022, assujettie aux conditions du marché. Il s’agit de la première émission d’obligations vertes au Canada.
Une dette acceptable
Si la dette du gouvernement fédéral semble élevée au premier abord, celle-ci n’atteint que 51,2% du PIB, et ce, malgré le contexte actuel exceptionnel généré par la crise sanitaire. Nous tenons d’ailleurs à saluer l’élaboration d’une stratégie de la gestion de la dette et l’effort du gouvernement fédéral d’analyser l’incidence intergénérationnelle des mesures proposées dans ce budget.
Citation
« Avec ce budget, le gouvernement fédéral répond à des enjeux qui sont chers aux jeunes, tels que l’environnement et la santé mentale. Toutefois, nous nous inquiétons de l’absence d’augmentation des transferts en santé qui permettraient de contribuer à la pérennisation des systèmes de soins des provinces. À cet effet, le fardeau fiscal doit être réparti intelligemment entre les générations et le financement de la santé n’en fait pas exception. »
- Simon Telles, président de Force Jeunesse
À propos de Force Jeunesse
Créé en 1998, Force Jeunesse est un regroupement de jeunes travailleurs visant la défense et l’amélioration des conditions de travail et des perspectives d’emploi de la relève dont les membres sont à la fois des associations et des individus. L’équité intergénérationnelle et une préoccupation pour l’avenir collectif de notre société sont au cœur des valeurs défendues par l’organisation. Pour en savoir plus, visitez forcejeunesse.qc.ca et suivez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter et Instagram.
-30-
Contact :
Claire Lauay
Directrice des opérations
Force Jeunesse
direction@forcejeunesse.qc.ca
514 384-8666
Source : Force Jeunesse
Il est urgent de penser à long terme le financement de l’assurance maladie
PARTAGER L'ARTICLE
06.03.2021
LETTRE OUVERTE
Il est urgent de penser à long terme le financement de l’assurance maladie
Force Jeunesse est l’auteur de cette lettre ouverte publiée le 6 mars 2021 dans Le Devoir au sujet de la pérennité de notre système de santé et qui est supportée par 7 cosignataires.
***************************
Après avoir tenté pendant des années de contenir la hausse des coûts de santé à coup de réformes et de compressions, la COVID-19 aura malheureusement agit comme révélateur des vulnérabilités latentes qui rongeaient déjà notre système de santé depuis un certain temps. Or, il est urgent de penser à long terme le financement de l’assurance maladie pour pouvoir se projeter dans un avenir durable. Les dépenses en santé et services sociaux représentaient déjà 42 % des dépenses de programmes du gouvernement du Québec avant la crise. Sans vision claire en matière de gestion à long terme des dépenses de santé, il est évident qu’il sera extrêmement difficile de maintenir l’actuelle couverture d’assurance maladie tout en retrouvant des finances publiques saines.
Nous demandons aux gouvernements de mettre les bases d’une vaste réflexion sur le financement à long terme du système de santé. Nous devons trouver une façon d’avoir : (1) une répartition de la charge liée aux dépenses en santé équitable entre les générations et (2) une gestion des coûts durable par rapport à notre création de richesse. Si rien n’est fait aujourd’hui, le système de santé de demain sera encore soumis à des stress où les générations futures auront des choix déchirants à faire entre une hausse significative du fardeau fiscal, une baisse significative des soins couverts par le réseau public de santé ou une augmentation considérable de la dette publique.
En ce qui concerne la gestion durable des coûts en santé, une étude publiée par Force Jeunesse nous apprenait qu’au cours de la dernière décennie, le rythme de croissance annuelle moyen des dépenses de l’État en santé, excluant le facteur vieillissement, a été de 0,5 % supérieur à la croissance du PIB. Cela représente des dépenses cumulatives d’environ 360 milliards pour les 30 prochaines années si l’on compare une projection de croissance de 0.5% supérieure à la croissance du PIB à une projection de croissance équivalente à l’augmentation prévue du PIB. Laisser les coûts de l’actuelle couverture de soins croître plus rapidement que notre création de richesse met en danger la capacité même de l’État à offrir des soins de santé de base accessibles et de qualité.
Les dépenses en santé augmentent à mesure qu’un individu approche de la fin de sa vie. Alors que les dépenses annuelles moyennes de santé par habitant sont estimées à 3 965 $ au Québec, elles augmentent à 6 024 $ pour les 65-69 ans et atteignent 21 652 $ pour les 80 ans et plus. Au cours des trente prochaines années, la population de 65 ans et plus par travailleur va plus que quadrupler et le ratio de personnes en fin de vie par travailleur va augmenter significativement. Or, l’assurance maladie, contrairement aux régimes de retraite administrés par l’État, n’a aucun mécanisme de capitalisation permettant d’anticiper la croissance des dépenses liées au vieillissement de la population. Les projections de Force Jeunesse indiquent que la hausse des dépenses de santé serait presque aussi élevée que l’ensemble des sommes investies par le gouvernement du Québec dans ses autres missions à l’heure actuelle. Peu importe les choix que le gouvernement fera dans les prochaines décennies, la santé accaparera une part de plus en plus importante du PIB du Québec et il est important d’anticiper cette hausse pour qu’elle soit soutenable à long terme. Il en va de notre capacité à garantir les soins de demain aux générations d’aujourd’hui.
Il est urgent de repenser à long terme le financement du système de santé au sortir de la crise. Le poids démographique des aînés augmente déjà à vive allure depuis dix ans. C’est pourquoi nous demandons que soit lancée dès cette année une réflexion nationale sur la pérennité du financement des soins de santé couverts par l’assurance maladie à long terme. Un comité d’experts devrait être nommé à très brève échéance pour mener des consultations et répondre aux questions suivantes :
- Comment assurer un financement de l’assurance maladie répartissant la charge des dépenses liées au vieillissement d’une façon équitable entre les générations?
- Comment améliorer la gouvernance du système de santé afin d’avoir une croissance des coûts durable et proportionnelle à notre création de richesse?
- Comment assurer que le Transfert canadien en matière de santé soit équitable et maintienne un équilibre fiscal entre les paliers de gouvernance fédérale et provinciaux?
Le gouvernement a mis fin au financement par déficits structurels de ses missions essentielles avec la Loi sur l’équilibre budgétaire. Il s’est doté d’un plan clair de réduction de sa dette avec la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds des générations. Pour sortir de la crise du COVID-19 sur des bases solides en matière de santé et de finances publiques, le gouvernement doit maintenant entamer la démarche qui lui permettra d’amortir la transition démographique en santé. Pérenniser le financement de l’actuelle couverture d’assurance maladie est une question de justice sociale et d’équité entre les générations.
Simon Telles, Président de Force Jeunesse;
Claude Ferguson, actuaire et Président de la Commission de pratique sur les soins de santé de l’Institut canadien des actuaires de 2002 à 2011;
Denis Latulippe, professeur titulaire à l’École d’actuariat de l’Université Laval
Michel St-Germain, Actuaire
Olivier Jacques, Fellow Skelton-Clark Postdoctoral à la Queen’s University, Département d’études politiques
Et également, Pierre Fortin, Professeur émérite de sciences économiques à l’UQAM, Luc Godbout, professeur à la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke et Suzie St-Cerny, professionnelle de recherche à la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke qui appui spécifiquement la demande de réflexion nationale pour assurer la pérennité.
Pour lire l’article intégral, cliquez ici.
Le transfert fédéral en santé doit tenir compte des réalités démographiques
PARTAGER L'ARTICLE
17.09.2020
SANTÉ
Le transfert fédéral en santé doit tenir compte des réalités démographiques
Force Jeunesse est l’auteur de cette lettre ouverte publiée le 17 septembre 2020 dans Le Devoir au sujet des transferts fédéraux en santé.
******
À la veille du Conseil de la fédération prévu à la fin du mois de septembre, les gouvernements du Québec et de l’Ontario se sont entendus la semaine dernière pour demander une hausse des transferts fédéraux en santé. Il s’agit d’une demande récurrente des provinces. Partout au pays, le vieillissement de la population et les hausses des coûts de système augmentent les dépenses de santé plus rapidement que le reste de l’économie et des dépenses publiques. Cette demande des provinces est encore plus criante à l’heure actuelle, alors que la pandémie de COVID-19 a révélé les vulnérabilités du système de santé et la nécessité d’y effectuer des investissements supplémentaires.
Avant la crise, Force Jeunesse avait réalisé une étude dont les conclusions laissaient présager le pire quant à l’avenir du financement à long terme du système de santé au Québec.
Tout naturellement, les dépenses en santé augmentent avec le vieillissement des citoyens. Alors que les dépenses annuelles moyennes en santé par habitant sont estimées à 3965 $ au Québec, elles augmentent à 6024 $ pour les 65-69 ans et atteignent 21 652 $ pour les 80 ans et plus. Au cours des 30 prochaines années, la population de 65 ans et plus par travailleur va plus que quadrupler. Or, l’assurance maladie, contrairement aux régimes de retraite gérés par l’État, n’a aucun mécanisme de capitalisation permettant d’anticiper la croissance des dépenses liées au vieillissement de la population. Cette situation menace d’hypothéquer les générations futures, qui risquent de ne pas pouvoir bénéficier d’une couverture de soins équivalente à celle des générations précédentes.
Poids insoutenable
Les projections de Force Jeunesse indiquent que dans 30 ans, la hausse des dépenses de santé serait presque aussi élevée que l’ensemble des sommes investies par le gouvernement du Québec dans ses autres missions à l’heure actuelle. Selon des hypothèses de croissance des coûts de système, le poids relatif de la santé de l’économie du Québec devrait, au cours des 30 prochaines années, au mieux croître de près de 40 % et au pire croître de 90 %. Il semble inévitable de voir la santé accaparer une part de plus en plus importante du budget du Québec, alors qu’elle constitue déjà plus de la moitié des dépenses de programme du gouvernement. La pression sur les finances publiques serait insoutenable, et ce scénario catastrophe est très probable à moins d’une prise de conscience et de gestes concrets pour renverser la vapeur.
Or, la part du gouvernement fédéral dans le financement du système de santé s’amenuise, puisque la croissance du transfert fédéral en santé est plus faible que la croissance des dépenses en santé des provinces. En effet, depuis 2011, le transfert est calculé selon un montant par habitant par province qui croît sans égard à l’impact des coûts associés au vieillissement de la population. Or, les provinces ont des profils démographiques qui font évoluer les coûts d’une façon qui justifierait un transfert fédéral plus adapté à la réalité des différentes provinces. Par exemple, la proportion de gens de plus de 65 ans en Alberta était de 11,2 % en 2013 et est projetée à 18,5 % en 2038. Pour le Nouveau-Brunswick, la proportion de gens de plus de 65 ans était de 17 % en 2013 et est projetée à 31,3 % en 2038. Offrir le même niveau de transferts à ces mêmes provinces par habitant est injuste, considérant que la dépense moyenne en santé croît en fonction de l’âge.
Nous demandons donc au gouvernement fédéral de revoir sa formule de transferts en santé pour qu’il tienne compte de la réalité démographique de chaque province.
Nous sommes conscients que le gouvernement fédéral devra trouver des solutions pour réduire le déficit budgétaire en vue de limiter l’augmentation de la dette publique. Nous croyons qu’Ottawa devrait choisir d’augmenter ses revenus plutôt que limiter les transferts aux provinces. Forcer les provinces à composer avec une part toujours grandissante de leurs dépenses allouée à la santé les empêche d’avoir la marge de manœuvre nécessaire pour investir dans des domaines cruciaux tels que l’éducation, le transport en commun et l’environnement. Ainsi, à nos yeux, la question des transferts en santé revêt une importance cruciale du point de vue de l’équité intergénérationnelle.
Pour lire l’article dans Le Devoir, cliquez ici.
Le transfert fédéral en santé doit tenir compte des réalités démographiques
PARTAGER L'ARTICLE
17.09.2020
SANTÉ
Le transfert fédéral en santé doit tenir compte des réalités démographiques

Force Jeunesse est l’auteur de cette lettre ouverte publiée le 17 septembre 2020 dans Le Devoir au sujet des transferts fédéraux en santé.
***************************
À la veille du Conseil de la fédération prévu à la fin du mois de septembre, les gouvernements du Québec et de l’Ontario se sont entendus la semaine dernière pour demander une hausse des transferts fédéraux en santé. Il s’agit d’une demande récurrente des provinces. Partout au pays, le vieillissement de la population et les hausses des coûts de système augmentent les dépenses de santé plus rapidement que le reste de l’économie et des dépenses publiques. Cette demande des provinces est encore plus criante à l’heure actuelle, alors que la pandémie de COVID-19 a révélé les vulnérabilités du système de santé et la nécessité d’y effectuer des investissements supplémentaires.
Avant la crise, Force Jeunesse avait réalisé une étude dont les conclusions laissaient présager le pire quant à l’avenir du financement à long terme du système de santé au Québec.
Tout naturellement, les dépenses en santé augmentent avec le vieillissement des citoyens. Alors que les dépenses annuelles moyennes en santé par habitant sont estimées à 3965 $ au Québec, elles augmentent à 6024 $ pour les 65-69 ans et atteignent 21 652 $ pour les 80 ans et plus. Au cours des 30 prochaines années, la population de 65 ans et plus par travailleur va plus que quadrupler. Or, l’assurance maladie, contrairement aux régimes de retraite gérés par l’État, n’a aucun mécanisme de capitalisation permettant d’anticiper la croissance des dépenses liées au vieillissement de la population. Cette situation menace d’hypothéquer les générations futures, qui risquent de ne pas pouvoir bénéficier d’une couverture de soins équivalente à celle des générations précédentes.
Poids insoutenable
Les projections de Force Jeunesse indiquent que dans 30 ans, la hausse des dépenses de santé serait presque aussi élevée que l’ensemble des sommes investies par le gouvernement du Québec dans ses autres missions à l’heure actuelle. Selon des hypothèses de croissance des coûts de système, le poids relatif de la santé de l’économie du Québec devrait, au cours des 30 prochaines années, au mieux croître de près de 40 % et au pire croître de 90 %. Il semble inévitable de voir la santé accaparer une part de plus en plus importante du budget du Québec, alors qu’elle constitue déjà plus de la moitié des dépenses de programme du gouvernement. La pression sur les finances publiques serait insoutenable, et ce scénario catastrophe est très probable à moins d’une prise de conscience et de gestes concrets pour renverser la vapeur.
Or, la part du gouvernement fédéral dans le financement du système de santé s’amenuise, puisque la croissance du transfert fédéral en santé est plus faible que la croissance des dépenses en santé des provinces. En effet, depuis 2011, le transfert est calculé selon un montant par habitant par province qui croît sans égard à l’impact des coûts associés au vieillissement de la population. Or, les provinces ont des profils démographiques qui font évoluer les coûts d’une façon qui justifierait un transfert fédéral plus adapté à la réalité des différentes provinces. Par exemple, la proportion de gens de plus de 65 ans en Alberta était de 11,2 % en 2013 et est projetée à 18,5 % en 2038. Pour le Nouveau-Brunswick, la proportion de gens de plus de 65 ans était de 17 % en 2013 et est projetée à 31,3 % en 2038. Offrir le même niveau de transferts à ces mêmes provinces par habitant est injuste, considérant que la dépense moyenne en santé croît en fonction de l’âge.
Nous demandons donc au gouvernement fédéral de revoir sa formule de transferts en santé pour qu’il tienne compte de la réalité démographique de chaque province.
Nous sommes conscients que le gouvernement fédéral devra trouver des solutions pour réduire le déficit budgétaire en vue de limiter l’augmentation de la dette publique. Nous croyons qu’Ottawa devrait choisir d’augmenter ses revenus plutôt que limiter les transferts aux provinces. Forcer les provinces à composer avec une part toujours grandissante de leurs dépenses allouée à la santé les empêche d’avoir la marge de manœuvre nécessaire pour investir dans des domaines cruciaux tels que l’éducation, le transport en commun et l’environnement. Ainsi, à nos yeux, la question des transferts en santé revêt une importance cruciale du point de vue de l’équité intergénérationnelle.
Pour lire l’article dans Le Devoir, cliquez ici.
Budget 2020 : Un budget vert qui laisse planer du rouge
PARTAGER L'ARTICLE
10.03.2020
BUDGET 2020
Un budget vert qui laisse planer du rouge
Force Jeunesse se réjouit que le gouvernement du Québec place l’environnement au cœur de son exercice budgétaire. De plus, Force Jeunesse félicite le gouvernement pour ses investissements d’ici 2024-2025 qui bénéficieront aux jeunes travailleuses et travailleurs, tels que:
- 27 millions pour bonifier la Stratégie action jeunesse ;
- 261 millions en santé mentale ;
- 176 millions pour les victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale.
- 850 millions pour financer les programmes existants de transport en commun.
- Une croissance des dépenses de 4,5% en éducation.
Par contre, Force Jeunesse, qui milite depuis plus de 20 ans pour l’équité intergénérationnelle, est préoccupé par l’absence de réflexion sur l’impact du vieillissement de population sur le financement du système de santé à long terme.
Un pas dans la bonne direction en environnement et en infrastructures
Force Jeunesse salue les investissements en environnement d’environ 2,6 milliards supplémentaires sur 5 ans. Par ailleurs, les dépenses du ministère de l’Environnement augmentent de 28,5%. Toutefois, le prix du carbone fixé par le marché demeure trop bas pour financer adéquatement la transition énergétique. Force Jeunesse considère que le gouvernement doit réfléchir à des mesures fiscales additionnelles pour lui permettre de respecter les objectifs stipulés par l’accord de Paris.
Les investissements additionnels de 15 milliards sur 10 ans en infrastructures permettront de résorber le déficit de maintien d’actifs publics. De ce montant, plus de 3,3 milliards sont alloués au financement d’infrastructures de transport en commun, une mesure que Force Jeunesse appuie, bien qu’il s’agisse d’un montant moindre que ce qui est investi en transport routier.
L’éléphant dans la pièce : le vieillissement de la population et les coûts de la santé
Force Jeunesse note les mesures que le gouvernement du Québec implante pour faire face au vieillissement de la population, notamment en finançant les services de maintien à domicile aux aînés (384 millions sur 5 ans). Toutefois, Force Jeunesse regrette l’absence de réflexion sur le financement à long terme du réseau de la santé. Encore une fois cette année, les dépenses en santé augmentent plus rapidement (5,3%) que la croissance du PIB. La croissance des coûts du système de santé risque de plomber les finances publiques du Québec. Force Jeunesse réitère l’importance de s’attaquer dès maintenant à ce problème dans une optique intergénérationnelle, en épargnant les sommes nécessaires pour faire face à la hausse future des couts de la santé.
Force Jeunesse soutient que le Fonds des générations devrait être utilisé pour épargner en prévision de l’augmentation des dépenses en santé. Elle est d’ailleurs soulagée de constater que le gouvernement réitère sa volonté de poursuivre les versements au Fonds lors des prochaines années.
Citations :
« Force Jeunesse se réjouit de constater que le gouvernement investit des montants substantiels en environnement et en infrastructures publiques. Il s’agit d’un bon premier pas pour favoriser la transition énergétique, mais il importe d’investir davantage dans les transports en commun et d’augmenter la tarification du carbone. »
« La jeunesse est préoccupée par l’absence de réflexion sur l’avenir du financement de la santé. Les dépenses de santé risquent de représenter plus des deux tiers des dépenses de programmes du gouvernement d’ici trente ans, ce qui serait insoutenable. Agir dès maintenant pour prévenir ce problème est primordial si l’on souhaite que les générations futures puissent bénéficier d’une couverture de soins équivalente à celle des générations précédentes.»
— Daye Diallo, président de Force Jeunesse.